Pourquoi lutter contre la pollution lumineuse ?
En France, l’éclairage public représente 41 % des consommations d’électricité des collectivités territoriales, et 37 % de leur facture d’électricité. Face à l’augmentation des prix de l’énergie et le réchauffement climatique, communes, intercommunalités et autres collectivités cherchent à réaliser des économies. L’extinction nocturne, partielle ou totale, devient alors une évidence. La faune et la flore sauvages ne peuvent que s’en porter mieux.
Pourquoi faut-il lutter contre la pollution lumineuse ?
Comme pour les humains, la lumière artificielle nocturne modifie le rythme biologique et les comportements naturels des espèces (alimentation, reproduction, migrations, etc.). Les insectes sont les premières victimes de ces trop pleins de lumière. On en ramasserait jusqu’à 150 quotidiennement par point lumineux en été selon des scientifiques. Les papillons par exemple, attirés par la lumière dans un rayon de 500 mètres, tournent autour des lampadaires jusqu’à épuisement. Or ils jouent un rôle majeur dans la chaîne alimentaire (pollinisation, nourriture des oiseaux, etc.). La pollution lumineuse pertube le déplacement d’espèces qui utilisent les étoiles ou la lune pour s’orienter, notamment les oiseaux migrateurs. Elle fragmente les milieux naturels car certaines espèces, dites lucifuges, c’est-à-dire qui fuient la lumière, abandonnent leurs habitats naturels pollués par la lumière artificielle et doivent accomplir leur cycle de vie dans des habitats plus petits et morcelés.
Pourquoi éteindre les lumières dans les espaces publics fait toujours débat ?
L’idée qu’un endroit non éclairé n’est pas sécurisé persiste. En réalité, il ne s’agit pas de tout éteindre mais de trouver des créneaux d’extinction. Des communes que nous avons accompagnées sont déjà engagées et sont valorisées par le label Ville étoilée (Vred et Hergnies).
La crise énergétique actuelle devrait être incitative ?
Oui, les comportements changent. A la fois individuels, chez soi à la maison, et dans l’espace public. Les communes sont fortement impactées par la hausse des prix de l’électricité. C’est le moment pour nous tous d’adopter les bons gestes : viser la sobriété, bien positionner les lampadaires pour éviter le déperditions de lumière, ne plus éclairer aux abords de zones fréquentées par la faune sauvage, etc.