Les moines au service des zones humides
Bien connue des propriétaires d’étangs, la technique des barrages « moines » est adaptée à la préservation des zones humides locales lorsque l’on veut pouvoir faire varier les niveaux d’eau en fonction des saisons ou lorsqu’elles sont menacées d’assèchement par les activités humaines périphériques.
Certes, il est bien sur souhaitable de garantir le lien entre les cours d’eau et les milieux humides, afin de favoriser la circulation et la reproduction des poissons, ou encore de maintenir un réseau de zones inondables pour protéger les activités humaines. Cependant, il est parfois nécessaire d’aménager des ouvrages de régulation des niveaux d’eau sur certains sites d’intérêt majeur. Il est ainsi possible de limiter l’assèchement l’été et de maintenir un niveau d’eau important l’hiver. De plus, l’ajout ou la suppression saisonnière de planches permet de gérer finement les niveaux d’eau par tranches de 10 à 20 cm et donc de concilier biodiversité et activités humaines. Cette « gestion par casier » est adaptée à différentes situations. | Ouvrage moine - Val de Vergne |
Ouvrage moine - forêt domaniale de Marchiennes | La vingtaine de moines situés dans les forêts domaniales de Marchiennes et Raismes-Saint-Amand-Wallers garantissent un niveau d’eau favorable aux boisements humides et aux réseaux de mares et fossés accueillant une flore et une faune remarquables, tout en s’assurant de ne pas ennoyer les chemins forestiers et donc de ne pas impacter l’exploitation forestière ou encore les activités de loisir.
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L’ouvrage de régulation de la mare à Goriaux permet quant à lui de faire varier artificiellement le niveau du plan d’eau de la Mare à Goriaux selon les saisons. Par un calendrier adapté, il favorise le développement des roselières et la vie d’un grand nombre d’espèces faunistiques et floristiques dont certains oiseaux migrateurs comme les sarcelles, le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) ou encore le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus).
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Mare à Goriaux |
Un peu moins d’une quarantaine de petits aménagements de ce type a été mis en place depuis la fin des années quatre-vingt-dix dans le cadre des plans de gestion des sites naturels, de contrats Natura 2000 ou encore de la gestion forestière mais également afin de compenser des travaux connexes (drainage agricole, désenvasement de cours d’eau, urbanisation...) |