Quels oiseaux en milieux humides ?
La Vallée de la Scarpe et de l'Escaut regorge de milieux humides. Tourbières, marais et étangs d'effondrement minier, sont des milieux riches d'une faune particulière. Quelques exemples d'espèces d'oiseaux présentes sur ces sites.
Blongios nain (Ixobrychus minutus) Ce petit héron très discret habite les marais d’eau douce de plaine ou les plans d’eau bordés de roseaux et autres plantes aquatiques émergentes. Il fréquente aussi les milieux artificiels (piscicultures, canaux, bassins ornementaux et plans d’eau de carrière). Le Blongios chasse en solitaire et plutôt au crépuscule sur les berges et se nourrit de poissons, d’amphibiens et d’insectes. L’espèce vit seule ou en couple, parfois en petits groupes lâches lors des migrations. Le nid est un empilement dense de roseaux et de feuilles construit dans les roselières, les fourrés de saules ou les buissons. La nidification a lieu entre avril et août. | |
Enjeu : L’espèce est en très forte régression dans toute l’Europe du fait de la disparition ou de la modification de son habitat et d’une forte mortalité pendant la migration ou l’hivernage en Afrique suite à la disparition des lieux traditionnels de stationnement ou de relais. | |
Busard des roseaux (Circus aeruginosus) Rapace diurne, le Busard des roseaux est une espèce de plaine qui évite les zones forestières et montagneuses. Son habitat préférentiel se constitue d’eaux peu profondes envahies de grandes roselières. D’autres milieux, comme les tourbières, les champs irrigués, les prairies et cultures peuvent être utilisés, notamment comme terrains de chasse, lorsque les roselières sont insuffisantes. L’espèce se nourrit principalement d’animaux terrestres et aquatiques tels que les petits rongeurs et les oiseaux. La nidification est solitaire à semi-coloniale, le couple acceptant le voisinage d’autres nids à quelques dizaines de mètres. Le nid est un entassement important d’herbes, de roseaux et de rameaux. La ponte débute mi-avril, jusqu’en juin. | |
Enjeu : La régression de l’espèce est liée à la destruction de son habitat (disparition des zones humides), au développement récent des populations de sangliers sur certains secteurs, ainsi qu’à la chasse et à la pollution. | |
Butor étoilé (Botaurus stellaris) Cet oiseau vit dans les marais de plaine dont les niveaux d’eau subissent peu de variation et où la végétation dense lui permet de se dissimuler. Il se nourrit principalement de poissons, d’amphibiens et d’insectes et parfois de vers, mollusques, lézards, petits mammifères et oiseaux. Solitaire, camouflé dans les roseaux le jour, il chasse au crépuscule dans des eaux peu profondes. L’espèce est polygame, le mâle pouvant avoir jusqu’à 5 femelles. Le couple ne s’associe que pour la copulation, la femelle s’occupant seule de la nichée. La densité de mâle atteint 1 oiseau pour 2 ha pour les milieux les plus favorables. Lorsqu’il est dérangé, le Butor prend une position de camouflage en se figeant en posture verticale, bec pointé au ciel, cou tendu, les yeux pivotant vers l’avant pour observer l’intrus. Il peut rester ainsi pendant des heures, oscillant pour suivre le mouvement des roseaux. Le nid est composé essentiellement de roseaux. La ponte à lieu à partir d’avril. | |
Enjeu : Les populations de Butor sont en déclin du fait essentiellement de la perte de leur habitat. Le drainage des zones humides et les dérangements humains jouent un rôle important dans ces déclins. |
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