Création d’un îlot de nature
School Information
École primaire du Jard1 rue du Champ de Mars
59163 15
03 27 25 03 87
Enseignant (s): Françoise MARCINIAK (22 CE2) Bruno HOUQUE (22 CM2)
Cycle: Cycle 3 ( classes de CE2, CM1 et CM2)
Année scolaire: 2006/2007
Thematic(s) :
Biodiversité (Faune, Flore, Trame verte et bleue)Introduction :
Deux classes de cycle 3 de notre école se sont engagées avec le Parc naturel dans un projet de création d’un îlot de nature apte à augmenter la diversité végétale et à servir de refuge à la petite faune.
L’école et son environnement
Notre école s’appelle le Jard parce qu’elle est située près d’un cours d’eau qui a le même nom. Elle est au centre d’une ancienne cité minière, pas loin du terril de l’Avaleresse. Ele est un peu triste car elle est en béton avec une clôture en béton. La cour est en macadam et dans les bacs il y a très peu de fleurs. Tout est souvent abîmé par des gens qui ne sont pas de notre école.
A propos des partenariats
Notre projet d’école sur le développement durable avait pour axe principal la protection de l’environnement.
Nous souhaitions favoriser la biodiversité par un réaménagement de la cour de récréation.
Le Parc nous a accompagné dans notre démarche par un apport de documents pédagogiques sur la manière de réaliser un jardin naturel, mais aussi par une aide matérielle et technique (intervention de l’association AULNE).
Enfin, la demi-journée de formation proposée par le Parc nous a permis de mieux comprendre la nécessité d’établir des corridors biologiques.
Project details :
Comprendre le corridor biologique
On s’est demandé de quoi avaient besoin les animaux pour vivre. Ils ont besoin de se nourrir, de se reproduire, de se reposer, de se déplacer, de s’abriter, tout comme les êtres humains.
Alors on a décidé d’aider les abeilles et les papillons parce que sans eux on n’aurait plus de fruits ni de fleurs.
De plus, nous, quand on voyage, on a de la chance d’avoir des aires de repos, par contre pour aller du terril de l’Avaleresse au bois de Bonsecours, les animaux n’ont pas beaucoup d’endroits pour se reposer, alors on va créer dans la cour un grand espace pour que les animaux soient contents et qui servira d’aire de repos.
La première fois qu’une abeille est venue butiner les capucines, ça a été des cris d’enthousiasme tempérés par d’autres « Ne crie pas, tu vas la déranger, elle va partir, elle ne mettra pas de pollen sur une autre fleur, elle ne pourra pas se reproduire ! ».
Agir pour la biodiversité
On a étudié la vie des abeilles et on a vu qu’elles ont besoin des fleurs. On a aussi étudié la vie des fleurs, celles-ci ont plein d’artifices pour attirer les abeilles (couleurs, parfums …) afin qu’elles transportent le pollen sur d’autres fleurs et le déposent sur le pistil pour qu’une graine puisse se former.
On a choisi sur internet des plantes mellifères en fonction de leur couleur, de la saison où elles fleurissent, etc…
On a fait un plan pour répartir les fleurs dans les bacs.
Les parents nous ont donné beaucoup de graines, on les a semées dans la classe et on les a repiquées.
On a aussi fait un potager pour nous.
Dans ce projet, les enfants ont partagé les mêmes émotions : peur que les services municipaux ne mettent pas les bacs à temps, désappointement quand il pleuvait et qu’ils ne pouvaient pas aller planter, joie quand ils y allaient, fierté du résultat. D’où un renforcement du lien social entre eux.
Quelques choix qui changent tout...
Pour ne pas utiliser de produits chimiques, on a mis des cendres autour des fraisiers pour éloigner les limaces. On a construit des abris à perce-oreilles et à coccinelles pour que les pucerons ne mangent pas les salades. On a posé nichoirs et mangeoires.
On a aussi mis des pierres et des morceaux de bois pour abriter de petits insectes comme les fourmis, les cloportes… qui servent à décomposer la litière végétale en humus.
Au milieu, on a planté des arbustes qui viennent du nord de la France car ils s’adaptent bien à notre climat et il n’y a pas de gaspillage de carburant pour le transport.
Pour économiser l’eau, on a paillé les parterres et on a arrosé très tôt le matin pour que l’eau ne s’évapore pas.
Les parents nous ont donné des graines et des plantes aromatiques, en échange les enfants étaient très heureux de leur donner des plants de salades ou de choux rouges. Cet échange a renforcé les liens entre l’école et les familles (enseignante CE2).
Agir pour aider la nature
Nous avons fabriqué des nichoirs et des mangeoires. C’est avec Daniel de l’association Aulne que nous avons réalisé ces grands travaux. Tout d’abord Daniel nous a parlé des oiseaux susceptibles de venir manger ou de se nicher dans nos fabrications. Ensuite nous nous sommes mis au boulot.
Au début on a poncé le bois, ensuite on a pris les clous et on a commencé à construire les nichoirs. C’était assez compliqué car il fallait bien planter les clous. Parfois le clou allait sur le côté, alors Daniel prenait une pince pour le retirer. Nous sommes contents d’avoir fait ces nichoirs car au moins les oiseaux sauront où se nicher.
Infos pédagogiques :
CLASSE CE2
Cheminement pédagogique
Les bacs à fleurs de l’école ont déjà servi de support à plusieurs projets : création de paysages imaginaires, plantations aromatiques ou encore de végétaux résistant à la sécheresse afin d’éviter le gaspillage d’eau.
Mais la séparation des bacs ne permettait pas à de nombreux animaux d’y trouver un abri.
Après réflexion, nous avons envisagé de réunir les bacs autour d’une zone centrale qui serait aménagée créant ainsi un biotope pour les animaux, végétaux et micro organismes, et où nichoirs et mangeoires seraient installés par la classe de CM2.
Le quoi et le comment…
Avec les élèves de CE2, nous avons recensé tout ce que l’on pourrait faire dans la cour de l’école pour participer au maintien et à l’enrichissement de la biodiversité.
Ensuite, nous avons étudié la vie des abeilles et des plantes ainsi que la transformation de la litière végétale en humus.
Les élèves ont réfléchi à la manière de rassembler les bacs avec l’aide de l’association Aulne qui nous a aidé également à construire les plessis.
Pour réaliser la zone centrale nous avons eu l’aide de la mairie de Condé-sur-l’Escaut.
Grâce au Parc avec l’opération «Plantons le décor», nous avons pu acheter des arbustes à peu de frais.
Sur internet, les enfants ont recherché toutes les plantes mellifères que l’on pouvait planter.
En classe nous avons semé de nombreuses graines dont les plants ont ensuite été repiqués.
Liens avec les programmes
En français, les enfants ont beaucoup travaillé sur la production d’écrits puisqu’ils ont rédigé tous les textes qu’ils ont présentés lors de la porte ouverte du 25 mai 2007.
En lecture, ils ont fait des recherches documentaires.
En mathématiques, ils ont travaillé sur les mesures de longueur, les divisions, la réalisation de tableaux à double entrée.
En sciences, ils ont appréhendé la notion de chaîne alimentaire, d’interdépendance entre les êtres vivants.
En éducation à l’environnement et à la citoyenneté, ils ont recherché sur internet les moyens d’éviter les produits chimiques et les ont mis en pratique dans les plantations.
Ils ont appris à travailler en équipe.
L’intérêt éducatif du projet
Il y a eu une véritable prise de conscience du rôle des êtres vivants dans la nature d’où un changement de comportement radical envers les petits animaux comme les vers de terre, araignées, cloportes, qui avaient été source de dégoût pour eux et que maintenant ils respectent.
En étudiant la vie des abeilles et tous les mécanismes de séduction qu’utilisent les fleurs pour les attirer, ils voulaient absolument planter de nombreuses plantes mellifères pour observer les unes et les autres car ils étaient curieux de vérifier par eux-mêmes cette réalité.
Les “plus” pour l’enseignant
La documentation prêtée par le Parc a grandement facilité la tâche.
De même, l’apport d’intervenants extérieurs est toujours un plus pour les enseignants.
Ainsi le jeu du hérisson conduit par l’association AULNE a permis aux enfants de prendre conscience des dangers qui menacent le hérisson et notamment ceux dus à l’homme (produit anti limace, voiture...).
En accord avec le Parc naturel régional, l’association AULNE nous a également aidé pour la construction des plessis et pour trouver les matériaux nécessaires à cette réalisation.
Les éléments à ne pas oublier
C’est en étant acteurs de leur projet que les enfants s’approprient les savoir-faire et les savoir-être.
Ce projet donne un sens aux apprentissages :
on ne travaille pas les mesures de longueurs ni la division parce que c’est au programme, on les travaille parce qu’il faut partager les bacs pour y mettre des plantes....
On ne plante pas les graines pour voir comment ça fait mais on cherche les conditions optimales pour que les graines poussent parce qu’on va mettre les plantes dans les bacs et les insectes vont pouvoir les butiner.
Tout ceci pour dire qu’un tel projet est source de motivation pour l’enfant.
CLASSE CM2
Cheminement pédagogique
Au terme de 2 années de sensibilisation au développement durable, il était important pour la classe de CM2 de s’associer au projet d’aménagement de la cour d’école mené par la classe de CE2 dans le cadre de l’opération « là où je vis, là où j’habite, j’agis ! » proposée par le Parc naturel régional Scarpe-Escaut.
Le quoi et le comment…
En complément des aménagements réalisés par les CE2, la classe de CM2 s’est lancée dans la construction de mangeoires et de nichoirs.
Une approche théorique précéda les réalisations durant lesquelles les élèves ont appris à reconnaître les différents oiseaux de notre région et à prendre conscience de l’utilité de ces constructions pour la survie de certains d’entre eux. Puis vint la phase de construction sous forme d’ateliers.
La classe pupitre permit de compléter nos connaissances par des recherches sur internet.
Les photos récoltées débouchèrent sur un travail de reproduction des oiseaux sous forme de dessins valorisés par la craie grasse.
Constructions, textes et dessins furent exposés lors de la journée porte ouverte du 25 mai 2007.
Liens avec les programmes
L’élaboration de ce projet a permis de cibler de nombreuses compétences dans les diverses disciplines du cycle 3.
En technologie : réalisation de nichoirs etde mangeoires.
En sciences : reconnaissance des oiseaux de nos régions, étude de leur mode de vie : comportement, reproduction, alimentation.
Dans le domaine des mathématiques : reconnaissance des formes géométriques, des représentations planes, travail sur les mesures de grandeurs et d’échelles.
Dans la maîtrise de la langue : lecture et écriture de textes prescriptifs, des écrits pour soi-même visant à relater les étapes des différentes constructions, des écrits pour les autres pour expliquer les travaux et les recherches sous forme de comptes rendus.
L’intérêt éducatif du projet
Tous les élèves ont montré un fort engagement dans les constructions en atelier et, conscients de leur utilité, beaucoup ont reconduit cette construction pour leur propre jardin. La motivation était grande. Curieux, chacun essayait de reconnaître l’oiseau qui se posait sur l’école et de le décrire en fonction de ce qu’il avait appris, ceci débouchant souvent sur des échanges positifs entre élèves qui n’étaient pas du même avis. L’entretien des mangeoires et des nichoirs et l’apport régulier de nourriture en hiver nécessitèrent aussi des discussions et une réflexion collective sur l’organisation à long terme.
Enfin, cet investissement fut un exemple pour les autres citoyens du quartier, petits ou grands, qui ont vu des enfants actifs et protecteurs de la nature et de leur environnement quotidien (enseignant CM2).
Les “plus” pour l’enseignant
Le projet partenarial a été bénéfique sur deux aspects :
D’abord un apport de connaissances de base, amenées par un animateur maîtrisant le sujet, connaissances qui ont ensuite permis de déboucher sur des recherches supplémentaires engagées par le maître de la classe.
Ensuite par un apport pratique avec la fourniture des matériaux et des outils nécessaires à la fabrication des mangeoires et des nichoirs ainsi que le pilotage des différents ateliers lors des phases de constructions.
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