Jardin sauvage

Le projet

S’intégrer dans le paysage urbain en créant,  sur une parcelle des « jardins solidaires » de Fresnes-sur-Escaut, un «jardin sauvage» diversifié permettant d’accueillir la biodiversité.

L’école et son environnement

Notre école est située en centre ville de Fresnes, au cœur de l’ancien bassin minier du valenciennois. Fresnes est une ville « à la campagne », car nous sommes entourés d’une grande diversité de paysages : forêt, pâtures, haies, petits boisements, zones humides… Au sein même de la ville, il existe un grand parc boisé et la plupart des habitations possède un jardin.

A propos des partenariats

Notre partenariat avec le PNR Scarpe-Escaut nous a permis de faire évoluer notre projet tout au long de l’année grâce à :

- un appui technique (vues aériennes, cartes, bibliographie,…),

- des réponses à nos questionnements par le biais des mercredis pédagogiques,

- une sortie scolaire en fin d’année grâce au dispositif Objectif Nature,

- la projection sur très grand écran du film «Guerre et paix dans le potager».

Inventer notre jardin...

En novembre, chaque élève a dessiné son jardin et nous avons discuté de ce que l’on pouvait trouver dedans. Nous avons dégagé trois types de jardin : ceux pour faire pousser des légumes (potager), ceux pour faire pousser des fleurs, ceux pour jouer (gazon). Ensuite, nous sommes allés visiter les jardins solidaires et nous avons observé notre future parcelle. A partir d’un dessin du « jardin idéal » de chacun, nous nous sommes mis d’accord sur ce qu’il devait y avoir dans le nôtre : des allées, des fleurs, des fruits, des légumes, un espace réservé aux oiseaux et un coin où nous pourrions nous « poser » pour écouter des histoires ou observer.

Réaliser notre jardin...

Début mars, nous avons réalisé des semis de légumes et d’œillets d’inde en classe. A partir de la mi-mars, nous avons tressé des branches de saule entre des piquets pour réaliser des barrières le long de nos allées. Nous avons ensuite étalé des copeaux de bois dans les allées et dans notre «coin regroupement». En avril, nous avons semé une prairie fleurie, repiqué nos plants de légumes, réalisé des semis en pleine terre (légumes, tournesols, phacélie, rose trémière, fenouil sauvage), planté des framboisiers, des fraisiers et de la rhubarbe.

Partager notre jardin...

Après les vacances de Pâques, nous avons étudié la germination de la graine en classe et nous avons entretenu le jardin (désherbage, arrosage, premières récoltes). Nous avons également installé des refuges à animaux sauvages : tas de pierre pour les lézards et les musaraignes, tas de branches pour les hérissons, tuiles pour les insectes,… Ces animaux sont utiles car ils mangent les limaces. Nous avons aussi fabriqué pour elles des pièges à bière, très efficaces. Nous avons appris à observer et à déterminer des animaux du jardin. Enfin, nous avons réalisé des affiches pour une matinée «portes ouvertes» durant laquelle nous avons amené nos parents à visiter notre jardin.

Cheminement pédagogique

A l’origine, l’école a été sollicitée par la commune de Fresnes, dans le cadre du projet EPODE (Ensemble Prévenons l’Obésité Des Enfants). Nous avions la possibilité d’obtenir une parcelle d’environ 90 m2 au sein des « jardins solidaires ».

Deux collègues de l’école Louis Pasteur menaient déjà une activité de jardinage sur une parcelle voisine de la nôtre et nous ont fait part de leur expérience enrichissante. Nous avons constaté que nos élèves avaient peu de connaissances en termes de nature et de biodiversité. De plus, la plupart ont de mauvaises habitudes alimentaires. Jardiner nous semblait un excellent moyen de remédier à ces problèmes.

Le quoi et le comment…

Nous voulions que les élèves soient acteurs dans ce projet. Nous avons d’abord dessiné, discuté et décidé de notre « jardin idéal » et nous nous sommes posé un certain nombre de contraintes. Chaque classe est ensuite allée au jardin une heure par semaine. Nous avons varié les activités au cours des séances : jardinage, observation, dessin…

Liens avec les programmes

Education au développement durable : apprendre à respecter l’environnement (pratique du jardinage « bio »), comprendre les interactions entre les êtres vivants et leur environnement (observation active de la nature).

Découvrir le monde du vivant : naissance, croissance et reproduction chez les plantes, observation des animaux du jardin (nutrition, utilité au jardin, …)

Hygiène personnelle : diversité et équilibre alimentaire.

L’intérêt éducatif du projet

Chez les CP de notre école, environ un élève sur quatre est en difficulté scolaire. Or, ce projet nous a permis de faire appel à d’autres compétences que celles du socle commun et donc de mettre tous les élèves sur un pied d’égalité. Pour certains élèves, il est bon de savoir qu’à l’école, on ne fait pas que du « travail ». Nous pensons que ce projet a ouvert chez nos élèves une petite porte vers un meilleur respect de la nature car c’est en apprenant à la connaître qu’ils seront à même de mieux la protéger.

Au démarrage du projet, notre terrain n’était pas encore prêt à accueillir les élèves. Mais cette étape a été très riche pour nos élèves, qui ont commencé à se projeter leur jardin.

Les “plus” pour l’enseignant

Ce projet nous a permis d’opter pour une pédagogie « active », différente de celle du quotidien. Accompagner ainsi des élèves sur le terrain n’est pas chose aisée, cela demande un travail considérable de documentation, de préparation écrite et matérielle, et aussi beaucoup d’énergie. Mais quelle richesse au final ! Un autre rapport enseignant-élève se crée et se ressent ensuite en classe.

À notre demande, quelques parents nous ont accompagnés au jardin et nous ont aidé à encadrer les élèves. D’autre part, nous avons commencé très tôt à prendre des photos des diverses activités.

Les éléments à ne pas oublier

Jardiner avec les enfants nécessite de bien réfléchir aux fruits et légumes qui pourront être récoltés avant la fin juin. Il s’agit aussi de commencer très tôt les semis en classe. Nous avons également planté des légumes à récolter dès septembre avec les élèves de l’année suivante (potirons, carottes, betteraves, céleri,…). Le choix des fleurs et leur période de floraison est également important. D’autre part, une diététicienne est intervenue plusieurs fois dans la classe, apportant des notions d’équilibre alimentaire aux élèves, qui en avaient bien besoin.

La conclusion des enseignantes

Ce projet fut enrichissant pour les élèves, les enseignantes et les parents.

Nous le continuerons sans hésiter dès la rentrée 2009, avec de nouvelles idées !