Pluies et vigilance sécheresse?
Ces derniers mois, notre territoire a été marqué par des pluies abondantes, avec une augmentation de plus de 100% des précipitations en mars et 35% en avril.
C'est une bonne nouvelle qui a permis à notre environnement de retrouver un peu de verdure. Cependant, il est important de souligner que la sécheresse reste une préoccupation actuelle, comme en témoigne l’arrêté préfectoral de vigilance en cours.
Comment expliquer cette situation surprenante au premier abord ? Une réponse est dans la compréhension du cycle de l’eau.
Les pluies contribuent au rechargement des nappes souterraines, mais ce processus est également lié aux saisons. Il existe un cycle d'alternance entre les charges (lorsque les nappes se remplissent) et les décharges (lorsqu'elles se vident). C’est un cycle plutôt annuel : pendant la période hivernale, au profit de la végétation dormante et des températures basses, l’eau n’a pas de difficulté à s’infiltrer dans les sols humides et alimente de fait les nappes ; à l’inverse en période estivale, la végétation, les températures élevées et les sols secs empêchent les eaux de pluies de pénétrer en profondeur.
Un deuxième point important : Il existe sur notre territoire deux types de nappes. Les nappes de surface, sont proches du sol et font le caractère humide de notre région. Elles sont bien réactives aux précipitations. Plus profondément se trouvent les bien nommées « nappes profondes » qui, le temps que l’eau migre à elles, mettent beaucoup plus de temps à réagir aux précipitations. Sur notre territoire cette inertie est de plusieurs semaines voire plusieurs mois. Ce sont les nappes profondes qui sont exploitées pour le pompage d’eau potable.
Revenons maintenant à la situation actuelle. Cet été, les nappes de surface et les nappes profondes ont été fortement affectées par la sécheresse, prolongeant ainsi la période de décharge jusqu'en novembre. Les pluies de fin d'année ont permis d'entamer la recharge hivernale. Cependant, rappelons-nous du mois de février de cette année, marqué par une sécheresse hivernale exceptionnelle, avec le mois de février le plus sec depuis 1986 dans la région, avec une diminution des précipitations de 75%. Cela a conduit les nappes à passer prématurément en période de décharge. Les pluies des derniers mois, bien qu'abondantes, n'ont pas suffi à remplir en profondeur les nappes. Elles ont néanmoins contribué à réhumidifier les sols et à ramener les niveaux des nappes de surface à la normale, offrant ainsi un beau printemps avec une végétation luxuriante. Cependant, il est important de maintenir notre vigilance face à la sécheresse.